Le fondu des couleurs
Voici l’un des defis les plus importants qui fut d’emblé posé aux lissiers et aux Brodeuses des siècles passées. On l’a dit le problème du Cartonnier est le nombre restreint de couleurs qui étaient à sa disposition. Celà était surtout vrai au moyen-âge et j’usqu’au dix huitième siècle où les seuls composants des pigments étaient végétaux ou minéraux. Depuis l’apparition des pigments chimiques le cartonnier a à sa disposition une quantité presque illimitée de couleurs.
Cela n’enlève rien à la difficulté. Comment permettre aux lissiers ou aux brodeurs de rendre de façon naturel les dégradés ? Regardez ces extraits d’une tapisseries tissées (tirés de l’Apocalypse d’Angers) ou aux “petits point” (dessus de siège du 18em siècle). Ce fut toute la technique du lissier et du brodeur de trouver le moyen de rendre les nuances des différentes couleurs.
Le lissier ou le brodeur doit reproduire avec ses fils, à partir d’une peinture “ombrée”, le mouvement, les nuances et les fondus réalisés au pinceau. Il doit connaître sa technique et l’adapter à la réalité de la nature.
Parce qu’il serait trop fragile et donc s’userait et se détruirait à l’utilisation, aucun pochoir ne peut être assez fin pour réaliser une succession extrêmement rapprochée de couleurs. d’autant plus sur la trame ajourée par les trous du canevas.
L’écran de sérigraphie quant à lui serait trop couteux à réaliser parce qu’il ferait appel à un travail humain et photo-chimique exorbitant par rapport au bénéfice que l’on compte retirer de la vente de l’imprimé qu’on dit abusivement”peint main”.